LE PAPILLON

LE PAPILLON

vendredi 24 août 2007

QUELQUES CONSEILS 1

Des composés chimiques complexes Une huile essentielle peut renfermer jusqu'à des centaines de sortes de molécules, chacune ayant des propriétés particulières (antiseptique, bactéricide, immunostimulante, décongestionnante, etc.).

Les scientifiques regroupent ces molécules en plusieurs chémotypes ou " familles biochimiques " - cétones, esters, coumarines, phénols, monoterpénols, etc. -, en fonction de la similarité de leurs propriétés.

De nombreuses huiles comprennent plus d'un chémotype. La sauge sclarée (Salvia sclarea), par exemple, contient 250 molécules différentes, dont 75 % issues de la famille des esters et 15 %, de celle des monoterpénols.

Les molécules travaillent en synergie, ce qui explique la polyvalence des HE et la largeur de leur spectre d'action.

Une fois que l'on connaît les propriétés des chémotypes ainsi que leur concentration dans une HE, on peut déterminer quels seront les effets de celle-ci, bienfaisants ou dangereux.

Car il ne faut pas mélanger, pour une même plante, les propriétés de son huile essentielle et celles des feuilles ou des fleurs prises en décoction, par exemple.

Ni confondre huiles essentielles, essences culinaires et parfums.

Les HE sont très concentrées en éléments chimiques actifs et peuvent présenter certains dangers.

Plusieurs chémotypes sont agressifs ou allergènes pour la peau et les muqueuses, d'autres peuvent être toxiques à forte dose ou sur une longue période.

En ce qui concerne l'usage interne, il faut savoir que certains chémotypes, comme les cétones, sont des poisons et ne doivent jamais être absorbés; par ailleurs, les HE ne doivent pas, en principe, être ingérées pures.

Il faut aussi être conscient qu'une même plante peut comprendre plusieurs espèces, dont chacune possédera des chémotypes différents. La lavande (Lavandula), par exemple, compte diverses espèces dont les officinalis, stoechas et latifolia; c'est donc le nom latin complet qui nous permet de savoir de quelle plante exacte il s'agit.

Le lieu de culture (climat, altitude, composition du sol) peut aussi influencer la composition chimique d'une plante.

Huile chémotypée ou artisanale? Les huiles essentielles, dites " chémotypées ", proviennent de laboratoires qui sont en mesure de déterminer la structure biochimique exacte de leurs produits.

Ces huiles sont particulièrement bien indiquées pour les usages thérapeutiques spécifiques, tandis que les huiles artisanales (identifiées uniquement par le nom de la plante) conviennent aux usages généraux.

Certains laboratoires produisent aussi des " formules ", combinant plusieurs huiles aux propriétés complémentaires pour traiter des affections précises.

Dans le domaine des huiles essentielles, il existe en fait deux écoles qu'on pourrait qualifier de scientifique et d'artisanale.

La première insiste sur l'importance de la standardisation des produits pour assurer une thérapie efficace et précise.

L'école artisanale soutient, pour sa part, que les légères variations de chémotypes sont d'importance toute relative, et préconise de privilégier les plantes indigènes quand c'est possible.

Producteur québécois d'huiles essentielles, Mikaël Zayat affirme que " les plantes indigènes sont mieux adaptées pour combattre les microbes indigènes ", et qu'elles risquent moins de provoquer des effets secondaires.

On ne peut pas affirmer que l'aromathérapie, en soi, " fonctionne ", pas plus que la phytothérapie, par exemple.

Ce sont des approches qui dépendent du potentiel thérapeutique des ingrédients utilisés et de la justesse de l'application.

Comme une plante ou une partie de plante, les huiles essentielles ont des propriétés que leur confèrent leurs composants biochimiques; les HE auraient un potentiel élevé, vu la concentration de ces composants.

Les Français, chefs de file de l'aromathérapie scientifique contemporaine, ont identifié plus de 80 propriétés s'appliquant à l'une ou l'autre ou à plusieurs des quelque 40 huiles essentielles courantes - d'antalgique à vermifuge en passant par hypotenseur et stimulant gastrique(2).

Le Dr Andrew Weil a publié le commentaire suivant sur son site Internet3 : " Je suis très intéressé aux applications médicales de l'aromathérapie, mais il est difficile d'obtenir une information digne de confiance aux États-Unis, où l'aromathérapie est si liée aux industries de la beauté et des spas. Je peux vous dire qu'il n'y a pas de preuves scientifiques pour soutenir les allégations des aromathérapeutes à l'effet que cette approche puisse soigner une si grande variété de maux, allant de l'arthrite à la cellulite et à l'impuissance. Il existe toutefois une intéressante tradition d'aromathérapie médicale en France où les huiles essentielles sont utilisées pour soigner des maladies aussi sévères que le diabète et l'épilepsie. "

Voici, à titre d'exemples, des données de recherche sur quelques affections. Infections Les premières recherches sur les propriétés antiseptiques des HE datent de 18872.

Des recherches récentes ont testé plusieurs HE sur une grande variété de souches différentes de bactéries.

S'il est indéniable que plusieurs huiles sont efficaces à cet égard, elles ne le sont pas toutes également contre tous les agents infectieux (bactéries, virus, champignons microscopiques et parasites)(4,5,6); une recherche mentionne toutefois que l'huile de thym serait un " excellent agent antimicrobien "(7).

Outre leurs applications dans les maladies infectieuses, dont les infections cutanées, on étudie le potentiel des HE pour différents usages antimicrobiens, dont agent de conservation dans les mets préparés.

Relaxation La majorité des articles sur les huiles essentielles publiés ces dernières années dans les revues médicales concernent leur usage en diffusion aérienne ou en massage pour favoriser la relaxation, un meilleur sommeil ou l'atténuation de la douleur chez les patients.

Si les résultats sont encourageants(8,9), le Research Council for Complementary Medicine (Londres) menait, en 1997, une synthèse des recherches qu'il commentait ainsi : " Il est difficile de tirer des conclusions à partir d'expériences individuelles. Le manque de constance dans la documentation sur l'aromathérapie et le massage - comme les différentes propriétés attribuées à une même huile - démontre que les connaissances sur ces thérapies ne sont pas encore fiables. " (10 ) Pelade ou alopécie Une recherche en double aveugle menée sur sept mois auprès de 86 personnes a révélé qu'un mélange d'huiles essentielles (thym, romarin, lavande et cèdre) était efficace pour réduire la perte de cheveux ou de poils dans 44 % des cas, tandis que le placebo ne l'était que dans 15 %.(11) Arthrite Dans une fiche sur cette maladie qui figure dans le site de la clinique Mayo, on peut lire : " Les professionnels de la santé reconnaissent que les massages thérapeutiques peuvent aider à soulager la douleur. De plus amples recherches sont nécessaires pour déterminer si les huiles essentielles utilisées en aromathérapie donnent véritablement des résultats. "(12 )

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